• mon cher arno...

    mon cher arno...

     

    Mon cher Arno,

     

    Je n'aurais jamais cru autant m'ennuyer à Paris. Imagine-toi : je suis dans la plus grande ville du monde, mais contrainte à écouter des leçons du matin au soir. C'est encore pire que l'hiver que nous avons passé à Strasbourg. T'en souviens-tu ? Il a neigé pendant toute une semaine, nous ne pouvions quitter la maison et tous les livres de la bibliothèque étaient en allemand... Nous avons réussi à faire croire au cuisinier que la maison était hantée par un jeune prince franc... Le pauvre homme ne quittait plus sa cuisine sans son rosaire et son bréviaire.

     

    Ces jours me manquent. Ce que j'apprends auprès des amis de père est... Ma foi, j'aimerais pouvoir t'en dire plus. Un jour, peut-être, et de vive voix. Il n'empêche que nos journées me manquent. La maison me manque. Et toi aussi. La prochaine fois que père viendra à Paris, persuade-le de t'emmener.

     

    Bien à toi, comme toujours,

     

    Élise